- EAN13
- 9782226330796
- Éditeur
- Albin Michel
- Date de publication
- 02/2016
- Collection
- Evolution de l'humanité
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
La Grâce du don
Anthropologie catholique de l'économie moderne
Bartolome Clavero
Albin Michel
Evolution de l'humanité
Autre version disponible
-
Papier - Albin Michel 21,60
Le choix de la méthode annonce cette rupture d'avec l'historiographie ?
L'élaboration de questionnaires, à partir des mots et des textes des Temps
modernes, expriment les représentations des hommes de cette période sans
l'écran des théories biaisées par des conceptions anachroniques. Le point
d'ancrage de l'oeuvre est l'usure, ou plutôt un phénomène lié à l'usure dont
l'importance avait échappé aux historiens : le problème, dans l'Europe
catholique, du gain, du bénéfice, de la rétribution du prêt.
Pour le comprendre tel qu'il fut, Bartolomé Clavero soutient qu'il ne faut pas
se référer à l'économie, et pas beaucoup aux contrats et au droit, mais à la
philologie de l'époque, ce qui permet d'exclure des représentations alors
inexistantes, celles du Marché et de l'Etat comme concepts. L'époque était
dominée par la Religion, la seule vraie, la catholique. Au point de départ, il
y avait bien la théologie et l'auteur rappelle la hiérarchie, ou du moins
l'ordre des disciplines du savoir dans les Temps modernes : la theologica
conduisait à la juridica qui elle-même faisait pénétrer dans l'oeconomica ; le
droit n'était pas premier pour l'ordre social. Avant lui, il y avait la
charité, l'amitié, c'est-à-dire la « bienveillance mutuelle » et la justice. À
partir de là, il faut considérer la gratitude, l'intention, puis l'usure
mentale. Ces principes, ces vertus dominaient l'échange et permettaient de le
juger. L'intérêt économique n'avait pas sa place dans cette mentalité
théologique, et le moteur du système, c'était l'antidora qui faisait du
bénéfice une obligation mais « jamais juridique, toujours naturelle,
c'est-à-dire première ».
La Grâce du don est un ouvrage résolument différent, à la confluence de
plusieurs disciplines, qui fait des représentations mentales de l'époque le
moteur-même de l'organisation sociale et économique. « En tout cas, ce grand
livre qui ne ressemble à aucun autre livre d'histoire (Mais est-ce un livre
d'histoire ? L'auteur ne le nie-t-il pas ?) est une contribution majeure à la
compréhension de la crise que vivent actuellement l'histoire et les sciences
sociales » (Jacques Le Goff).
L'élaboration de questionnaires, à partir des mots et des textes des Temps
modernes, expriment les représentations des hommes de cette période sans
l'écran des théories biaisées par des conceptions anachroniques. Le point
d'ancrage de l'oeuvre est l'usure, ou plutôt un phénomène lié à l'usure dont
l'importance avait échappé aux historiens : le problème, dans l'Europe
catholique, du gain, du bénéfice, de la rétribution du prêt.
Pour le comprendre tel qu'il fut, Bartolomé Clavero soutient qu'il ne faut pas
se référer à l'économie, et pas beaucoup aux contrats et au droit, mais à la
philologie de l'époque, ce qui permet d'exclure des représentations alors
inexistantes, celles du Marché et de l'Etat comme concepts. L'époque était
dominée par la Religion, la seule vraie, la catholique. Au point de départ, il
y avait bien la théologie et l'auteur rappelle la hiérarchie, ou du moins
l'ordre des disciplines du savoir dans les Temps modernes : la theologica
conduisait à la juridica qui elle-même faisait pénétrer dans l'oeconomica ; le
droit n'était pas premier pour l'ordre social. Avant lui, il y avait la
charité, l'amitié, c'est-à-dire la « bienveillance mutuelle » et la justice. À
partir de là, il faut considérer la gratitude, l'intention, puis l'usure
mentale. Ces principes, ces vertus dominaient l'échange et permettaient de le
juger. L'intérêt économique n'avait pas sa place dans cette mentalité
théologique, et le moteur du système, c'était l'antidora qui faisait du
bénéfice une obligation mais « jamais juridique, toujours naturelle,
c'est-à-dire première ».
La Grâce du don est un ouvrage résolument différent, à la confluence de
plusieurs disciplines, qui fait des représentations mentales de l'époque le
moteur-même de l'organisation sociale et économique. « En tout cas, ce grand
livre qui ne ressemble à aucun autre livre d'histoire (Mais est-ce un livre
d'histoire ? L'auteur ne le nie-t-il pas ?) est une contribution majeure à la
compréhension de la crise que vivent actuellement l'histoire et les sciences
sociales » (Jacques Le Goff).
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