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Marcher droit, tourner en rond

Emmanuel Venet

Verdier

  • Conseillé par
    12 décembre 2017

    autisme

    Atteint du syndrome d’Asperger, l’homme qui se livre ici aime la vérité, la transparence, le Scrabble, la logique, les catastrophes aériennes et Sophie Sylvestre, une camarade de lycée jamais revue depuis trente ans.

    Le récit bénéficie d’une unité de temps et de lieu : il prend place pendant l’enterrement de la grand-mère du narrateur. L’occasion pour lui de passer en revue les rapports familiaux qu’il ne maîtrise pas, ce qui créé des situations forts drôles. De plus, les membres de sa famille ne le comprennent pas non plus ; seul son père est une aide pour lui.

    J’ai aimé découvrir des listes complètes pour être incollable au jeu du Petit Bac, et pourquoi la corrida est un sport dangereux pour l’homme.

    Une lecture intelligente et jouissive qui décortique nos rapports sociaux par le biais de la logique, ce qui se révèle parfois fort cocasse.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la grand-mère qui a préféré acheter une concession de cimetière au sec plutôt qu’une véranda. Le narrateur ne comprend pas pourquoi c’est important de ne pas être mouillé une fois qu’on est mort.


  • Conseillé par
    13 septembre 2016

    Lors de l’enterrement de sa grand-mère Marguerite, le narrateur est révolté par les énormités qu‘il y entend. Sa grand-mère est présentée comme une femme aimante, gentille, chrétienne, loyale et dévouée à son défunt mari (et j’en passe). Sauf que la vérité est tout autre et nous est présentée à travers son regard. Mensonges, hypocrisies, adultère, enfant illégitime, alcoolisme : tout est dit sur les membres de la famille comme sur les relations parodiées de l’unité familiale. Le syndrome d’Asperger dont il est atteint le rend "non seulement cohérent avec lui-même et de franchise absolue, mais aussi routinier solitaire". Donc difficile pour lui d’ingérer les mensonges qu’on distribue à ses questions depuis toujours.

    Passionné par le scrabble et par les catastrophes aériennes, il voue un amour mais non réciproque depuis l'adolescence à une dénommée Sophie Sylvestre-Lachenal. Et en pensant à elle, ses plans d’avenir prennent forme "Le vendredi, nous partirions au lac dans son cabriolet vert et nous passerions le week-end à canoter, à chiner des livres d'aviation, à dîner dans des trattorias et à faire l'amour en rêvant de déposer « kiosque » ou « jockey « sur mon compte triple."
    Derrière la cocasserie et l’ironie se dessine le portait du narrateur. Ses difficultés relationnelles l’isolent et il se protège de la vraie vie.

    Avec dérision, humour mais également de la sensibilité, Emmanuel Venet réussit à nous parler d’autisme, des petits arrangements et des mensonges que l'on saupoudre sur la vérité.
    Je me suis régalée !

    Un grand merci à Arnaud (Dialogues) pour ce conseil de lecture !