Le parcours du brigadier Sonloup

Le départ est donné lorsque, à peine sorti de l'enfance, le jeune Sonloup doit, à la mort de sa mère, abandonner la vieille demeure familiale pour «gagner» sa vie. Avec pour seules armes quelques citations de saint Paul, la passion du jeu et une faim que rien ne paraît pouvoir combler. La guerre à vingt ans. Idéaliste, croyant, patriote, il doit d'abord survivre à ses blessures, puis se frayer une voie dans un monde où tout lui est étranger. Les difficultés d'argent, l'échec d'un mariage précoce, les déceptions d'une amitié trop exigeante n'affaiblissent pas son ardeur. Seule l'épreuve de la paternité fera vaciller ce combattant aux prises avec un garçon pacifiste qui ne prendra rien de ce que son père espérait lui transmettre. Sonloup vivra la faillite de ses propres valeurs en même temps qu'il prendra conscience qu'il n'est pas aussi fidèle ni aussi généreux qu'il l'a cru. Et pourtant la vie devient plus paisible, plus assurée. Les succès professionnels, l'amour d'une jeune femme font entrevoir le bonheur. Un bonheur chassé, traqué toute une vie, enfin à portée du
regard - désarmant pour un guerrier. Face à cette ultime épreuve, Sonloup rassemble ses forces et se précipite vers la seule issue possible : le détachement.