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Madeleine et Léo Ferré 1950-1973

Phébus

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30 mai 2013

Paroles et musique de Léo Ferré

Imaginez que vous deviez partager vos parents avec un chimpanzé, qu'ils considèrent comme votre sœur. Une sœur, prénommée Pépée, à laquelle ils passeraient tous les caprices, tant ils la trouvent intelligente et drôle. " Pépée avait pris le pouvoir, elle ne le lâcherait plus. A la maison, tout doucement la folie s'installait... Le malheur était en route ", constate sobrement Annie Butor. La mère d'Annie, Madeleine, rencontra Léo Ferré en 1950 et l'épousa deux ans plus tard. A l'époque, le poète était maudit, le chanteur inconnu, mais l'homme était très amoureux et le beau-père affectueux. La famille Ferré vivait dans la pauvreté, avec l'espoir, ou plutôt la certitude, que le talent de Léo serait enfin reconnu. Annie se souvient d'une vie de bohême, où le quotidien tournait autour des mots et des chansons, destinés aux seuls intimes faute de public. En 1954, Bruno Coquatrix l'invite à l'Olympia, en première partie de Joséphine Baker. Des vedettes commencent à interpréter ses textes et peu à peu, la notoriété, puis la célébrité arrivent. C'est à cette époque que Pépée fait une entrée fracassante dans l'existence de la famille Ferré. Ce récit est un mélange de souvenirs personnels et de belles rencontres, et le générique, éblouissant, des figurants qui traversèrent la vie de Léo Ferré donne le tournis, même si peu d'entre eux trouvèrent grâce aux yeux de cet homme qui avait la haine facile. Le seul " happy end " de cette histoire est qu'Annie Butor a trouvé le courage de remonter le courant de ses souvenirs. " J'essaie de m'arranger avec mes fantômes, et enfin de laisser passer mon passé. " Mais, parfois,  les fantômes restent fort envahissants.

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29 mai 2013

L'amour ne s'explique pas

Marie, jeune prof d’université, tombe raide dingue d’un baroudeur. A peu près à la même époque, son père, le très bourgeois François, lui annonce qu’il est amoureux d’un monsieur.

Tous deux sont donc finalement dans la même situation, et confrontés aux mêmes problèmes. Doit-on vivre selon ce que  la bienséance, les conventions et l’habitude vous dictent ? Ou doit-on vivre selon son amour ? Marie est follement attirée par Milo, le beau mécanicien qui part sur des chantiers au bout du monde, elle aime son corps et sa présence rassurante. Mais leurs différences de classes sociales et de culture provoquent souvent des malentendus, et Marie se doute bien qu’il sera difficile de présenter Milo à ses proches. François a quatre-vingts ans, il vit avec la mère de Marie depuis cinquante ans et tous deux forment un couple solide, aux relations empreintes de respect et de délicatesse. Il ne sait pas non plus comment vivre son amour pour Thomas, mais refuse d’y renoncer.

Un  roman pour la plage ? Sûrement, et ce portrait de jeune femme amoureuse pourrait trouver sa place dans un magazine, par sa forme même. Cela dit pourquoi pas, et Ariane Le Fort construit un texte plutôt réussi, qu’on lit jusqu’au bout avec plaisir. Et l’auteur belge démêle avec subtilité les sentiments de ses personnages, pris dans l’étau d’un jeu social très actuel.

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Rencontres avec des octogénaires affranchis

Grasset

18,90
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27 mai 2013

Souviens-toi de ton futur

Après avoir écrit des biographies devenues références (Marie-Laure de Noailles, Yves Saint-Laurent,…), Laurence Benaïm propose une réflexion sur la maturité et le temps qui passe, qu'elle nourrit de ses interviews avec de célèbres octogénaires et de souvenirs plus personnels à l’aube de ses 50 ans. Alors la vie commencerait à quatre-vingts ans ? Et pourquoi pas ! De Hubert de Givenchy à Edmonde Charles-Roux, de René de Obaldia à Irina Ionesco, en passant par l’excentrique icône de mode new-yorkaise, Iris Apfel, - et plus d’une dizaine d’autres -, tous ont pour point commun de s’être illustrés dans leur époque. Mais alors que les projecteurs s’éloignent, on pourrait croire que le voile de la solitude obscurcit la passion de ces aînés. Bien au contraire… En pénétrant aujourd’hui ces univers incroyables, on découvre des vies toujours intenses et passionnées, qui restent pleinement en éveil, animées d’une volonté farouche de ne plus perdre de temps. Certes l’auteure n’est pas allée rencontrer n’importe qui. Mais pour Laurence Benaïm, ces « affranchis » sont des modèles, comme l’ont été aussi ses grands-parents à qui elle dédie le livre. Au fil de ces témoignages réjouissants et émouvants, elle nous démontre que dans ce monde matérialiste en crise et à l’heure où les outils hyper-technologiques nous éloignent les uns des autres, la liberté de ces octogénaires peut nous aider à prendre conscience de nos véritables énergies vitales. Le « plus bel âge » n'est peut-être pas celui qu'on croit. La vie n’attend pas; croquons-la à pleines dents !

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25 mai 2013

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit

D’abord, il y a le texte, que tout le monde connaît ou croit connaître.  La parution de cette Déclaration des droits de l'homme illustrée par Nicolas Vial m’a donné l’occasion de la relire. Ce qui m’a le plus surpris, c’est la modernité de ces lignes qui datent pourtant de 1789. L’article 9 notamment, que l’on pourrait dédier à tant de détenus : « Tout homme est présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable, s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimé par la loi. »  Quand sera-t-il appliqué?

Et puis il y a les dessins. Il faut du culot, les épaules larges, ainsi qu'un sacré talent pour se colleter à un tel mythe. Avec son univers si singulier dans lequel les humains, les animaux et les machines sont en perpétuelle confrontation, Nicolas Vial tient le choc. Une palette chaude vient adoucir le trait acéré, toujours prêt à s’indigner de l’injustice et des manquements aux règles de la démocratie. Ne passez pas à côté de ce beau petit livre (beau papier et très belle impression) vendu pour le prix d’un poche.

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Somerset Maugham et les siens

Table Ronde

20,00
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24 mai 2013

Il était une fois Somerset Maugham

Cet album est tout simplement jubilatoire. Se remettant à la tâche, le dessinateur Floc'h et l'écrivain François Rivière, le duo qui enchante depuis des années les fous de bande dessinée ET les amateurs de littérature (on leur doit " Albany ", " Blitz "), unissent une fois de plus leurs talents pour raconter en texte et en dessins la vie de Somerset Maugham. En réalité, ce livre est à la fois la biographie d'un homme, Maugham, et celle d'une maison, " Villa mauresque ", située dans le sud de la France, où l'Anglais passa les meilleurs moments de sa vie, et écrivit, perché dans son bureau, quelques-uns de ses romans les plus célèbres.

Contrairement à leurs expériences précédentes, Floc'h et Rivière s'attaquent cette fois à une vraie personne, l'auteur de " Liza de Lambeth ", " Mrs Craddock " " Fil du rasoir ", " Il suffit d'une nuit " et " Le grand écrivain " (ces deux derniers titres étant réédités dans la collection " Petite vermillon " avec des couvertures conçues par Floc'h).

Proposant plusieurs points de vue, Somerset lui-même, mais aussi son neveu, une amie, la cuisinière, ils évoquent cette existence qui fut faite de mondanités, de solitude, de mariage et de passions homosexuelles. Il y a juste ce qu'il faut de " name dropping " pour nous amuser (les Windsor, Charlie Chaplin, DH Lawrence et même Barbara Cartland), mais aussi des réflexions sur la création, l'écriture. On espère que les deux comparses vont renouveler l'expérience avec d'autres artistes. S'ils manquent d'idées, on a plein de noms à leur suggérer!

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