Les achats effectués sur le site internet ne sont pas comptabilisés sur la carte fidélité (qui fonctionne uniquement en magasin).

Agnès L.

Sonatine éditions

Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2018

L'enfer est de ce monde

Il y a des destins marqués par la vie, nés sous l'office d'un maudit karma. Il en est ainsi pour Thad Broom, sa mère April et son frère de misère Aiden McCall. Trois destins cabossés par la vie qui tentent au retour de Thad d'Afghanistan de reprendre le fil de leur histoire. Vivant dans un mobile-home défraîchi situé sur la propriété de sa mère, en compagnie de Aiden son ami d'enfance, Thad renoue avec une destinée plombée. L'avenir qui se présente est sombre. Ravagée par la crise économique, la région des Appalaches en Caroline du Nord n'offre guère que misère et désolation à sa jeune génération. Difficile dans ce contexte de se projeter dans l'avenir, pourtant Aiden y croit encore. Vivant de menus larcins et de petits trafics, il pense que la chance leur sourit quand à la mort accidentelle de leur dealer, ils se retrouvent tous deux avec une quantité de drogue et d'argent inespéré. Mais aveuglé par sa foi en la rédemption, Aiden n'a pas mesuré la rage intérieure qui détruit Thad de jour en jour et la drogue qu'il consomme de plus en plus le rapproche tous les jours un peu plus de la folie. Alors ce « cadeau du dieu » si inespéré, » va devenir le « cadeau du diable » et la descente aux enfers sera terrible...

Nouveau venu sur la scène littéraire américaine, révélé par Là où les lumières se perdent, David Joy confirme son talent dans ce nouvel opus et réitère l'exploit de nous offrir un roman sombre de grande qualité. Adepte du « roman rural noir», il se fait le témoin des laissés pour comptes du rêve américain, de cette Amérique profonde si souvent délaissée et loin des projecteurs, s'inscrivant ainsi dans les pas de grands auteurs américains tel que Cormac McCarthy, Ron Rash et Donald Ray Pollock. Auteur à suivre impérativement.

Carnets de route d un fou du desert

Libretto

9,50
Conseillé par (Libraire)
5 juin 2018

Au royaume de Nulle part

Journal de voyage posthume publié deux ans après la mort de son auteur, Smara est le récit halluciné d’une traversée de l’Ouest saharien vers la cité oubliée de Smara. Michel Vieuchange, jeune aventurier, amoureux de géographie, rêvant d’un grand destin, se lance dans un périlleux raid à travers le désert marocain quasi inexploité et non pacifié en 1930. Du 10 septembre au 16 novembre 1930, il parcourt 1400 km à pieds de Tiznit à Smara à travers un territoire totalement interdit aux étrangers. Déguisé en femme berbère, Michel Vieuchange se lance à l’aveugle dans ce pari fou, insensé. Ne parlant ni l’arabe, ni le berbère, accompagné de guides peu fiables, fourbes et intrigants, il va subir un véritable calvaire. Rien ou presque rien ne lui sera épargné : chaleur accablante, pistes incertaines, nuits glaciales, campements précaires, poux, nourriture avariée, manque de sommeil. Un chemin de croix éprouvant et décevant, Smara s’offrira à lui que pour quelques heures. Bravant la mort qui le tiraille sur le chemin du retour, il ne pourra lui résister plus longtemps. Il meurt quelques jours après à l’âge de 26 ans à l’hôpital militaire d’Agadir.
De ce tragique voyage vers la mort, il nous reste ses carnets de route, témoignage poignant et émouvant. Des notes tracées à la hâte, sur le vif entre deux campements, où avec beaucoup de réalisme il nous relate ses mésaventures, ses désillusions, ses peurs, ses souffrances tant physiques que psychiques. Un homme perdu, seul face à l’immensité du désert.
Smara est à la fois le récit poignant d’une tragédie humaine mais aussi le récit d’une aventure mystique. Dans sa préface pour l’édition anglaise, Paul Bowles nous résume parfaitement en quelques mots ce qu’a été « l’aventure Smarienne » de Michel Vieuchange : « Smara : un pèlerinage monstrueux au royaume de Nulle part ».

Conseillé par (Libraire)
21 mai 2018

Italie, année 70. Un beau matin, une jeune adolescente, de bonne famille, est conduite par son père dans un village reculé. De façon extrêmement brutale il lui présente une famille de paysan pauvre et lui apprend qu’il s’agit de sa famille biologique. Et sans plus d’explication il repart seul. Elevée jusqu’ici dans un foyer aimant, bénéficiant d’une bonne éducation, elle se retrouve parachutée du jour au lendemain dans cette famille nombreuse pauvre et rustre où règne une violente latente. C’est pour elle à la fois un choc culturel et une déchirure. Du haut de ses treize ans, elle cherche à comprendre. Ne trouvant de réponse auprès de sa mère biologique qu’elle ne connait pas et qu’elle a du mal à apprivoiser, c’est auprès de son frère ainée Vincenzo, et de sa sœur Adriana avec qui elle partage sa couche et surtout son petit frère Guiseppe, enfant attardé, qu’elle trouvera du réconfort et parviendra à surmonter ses peurs et ses angoisses. Le chemin de la réconciliation et de la vérité sera long mais petit à petit la Revenue comme se nomme la narratrice, réussira à creuser son nid, non sans mal et sans amertumes.
Après beaucoup de finesse, Donatella Di Pietrantonio, à travers le portrait de la Revenue, nous transcrit un roman émouvant, jalonné par une forte palette d’émotion. Roman d’apprentissage, La Revenue est à la fois une critique sociale de l’Italie des années 70 et le récit douloureux de la filiation.

Sonatine éditions

22,00
Conseillé par (Libraire)
21 mai 2018

Après seize ans de bons et loyaux service, Darian Richards, légende la section criminelle de Melbourne, décide de décrocher. Usé par des années de terrain à traquer les pires criminels, hanté par des enquêtes non abouties, c’est un homme au bout du rouleau qui s’installe sur la Cote Est australienne, dans le Queensland, paradis des surfeurs et des randonneurs. Mais sa retraite sera de courte durée. Déjà mal vu des autorités locales mal à l’aise de sa présence, des disparitions répétées d’adolescentes présentant des similitudes dans la région l’oblige à sortir de sa réserve. Non sans mal, et en prenant des chemins détournés, Darian Richards se lance à nouveau sur les traces d’un tueur froid. Aidé par une policière du cru et un fada de technologie, c’est plus comme un justicier sans foi ni loi plutôt que comme un policier respectueux des lois que Darian Richards aborde cette nouvelle enquête.
Premier opuscule de Tony Cavanaugh, La Promesse est un polar plutôt efficace à l’image de son héros, tourmenté et incisif. Riche en rebondissements, épaulé par une écriture vive, il nous livre dans tout son effroi les affres de l’horreur humaine.

Sonatine éditions

21,00
Conseillé par (Libraire)
21 mai 2018

Pour le bonheur de sa fille Pearl, Mia Warren, photographe indépendante, décide de poser ses bagages et de mettre un terme à sa vie de bohème. Ayant parcouru une grande partie des Etats -Unis, contre toute attente, elle décide de s’installer dans une ville concept Shaker Heights dans la banlieue de Cleveland. Shaker Heights est une communauté planifiée où chaque résident se doit de suivre des codes urbanistiques et résidentiels stricts. Une bulle idyllique pour certain comme notamment les Richardson, voisins et logeurs de Mia Warren.
Aussi vrai que Mia soit une marginale, Héléna est le pur produit de la classe moyenne américaine. Femme au foyer, mère dévouée de quatre enfants, snob, cultivée et bien élevée. L’antithèse parfaite de Mia Warren. Mais entre les deux familles, une entente cordiale s’installe. Pearl sympathise avec les trois ainés avec qui elle passe beaucoup de temps. Seule Izzy, la benjamine, l’anticonformiste de la famille résiste au charme de Pearl. Elle est au contraire fascinée par Mia Warren, son travail, sa façon de vivre, son énergie. Leur rapprochement leur sera fatal, il réveillera chez Mme Richardson une jalousie qui conduira l’équilibre du groupe à l’effondrement.
Céleste Ng nous offre dans son nouvel opus une glaçante comédie des mœurs où page après page les masques tombent et où apparait toutes les contradictions de cette Amérique bienpensante dévorée à la fois par la méfiance et la bienveillance. Sur fond de critique sociale, elle nous livre de très portraits de femmes et tente de cerner les relations Mère/Fille.