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Betty D.

Conseillé par (Libraire)
25 janvier 2016

Génialissime !

Que dire ? Lisez-le ! C'est savoureux, tout en finesse littéraire et en loufoqueries raisonnées. Un réel bonheur de lecture, une rareté à consommer sans modération.

Conseillé par (Libraire)
25 janvier 2016

Fulgurances littéraires

Deux ans après la publication de son premier roman En finir avec Eddy Bellegueule , Edouard Louis donne à lire et à entendre une voix singulière, d'une qualité littéraire remarquable, accomplie, agitée de perpétuels questionnements sociologiques. Ce texte inouï, maîtrisé, d'une violence implacable mais raisonnée autorise aussi les émotions et la détresse intériorisées.

Entre récit et roman, Histoire de la violence est l'appropriation de l'auteur de sa propre histoire, écrite dans l'urgence, avec fulgurance et nécessité après avoir éprouvé et subi un viol et une tentative d'homicide un soir de nuit de Noël. Ce texte émane d'une volonté de comprendre l'incompréhensible, la naissance d'une violence inattendue et incontrôlable au sein d'une société elle-même violente ayant délaissé les individus fragiles et fragilisés. Edouard Louis ne condamne pas mais traque une certaine vérité en utilisant les codes du roman pour une plus grande liberté de narration. C'est dans la souffrance ouverte et assumée que la parole et l'écriture ici se libèrent. Le lecteur ne doit pas être rassuré, il plonge au cœur du texte et de l'indicible parce que le narrateur n'omet rien, partage ses émotions, les phases de détresse et de doute qui ont suivi. Il y a d'abord eu la rencontre, la séduction et son attrait, les solitudes masquées et le besoin d'échange. Puis l'approche est devenue plus engageante, plus engagée et le désir irrésistible a surgi. Edouard Louis céda alors sans même envisager un danger quelconque. Réda le fera chavirer, toute une nuit d'échanges et de douceurs jusqu'à l'horreur et la peur, celle d'avoir échappé à la mort. La narration est judicieusement double et non linéaire. Deux voix s'entremêlent, celle d'Edouard Louis et celle de sa sœur pour raconter son histoire dans les moindres détails commentés alternant un langage plus populaire et spontané et un langage plus bourgeois et intellectualisé. De son histoire personnelle, dans ce roman comme dans le précédent, le narrateur a l'exigence d'un roman social contemporain. Sans cesse reviennent ses propres origines sociales, son ascension littéraire et intellectuelle sans toutefois renier ce qui le fonde. La voix de sa sœur biologique, sorte de double littéraire et narratif est là pour le rappeler. Edouard Louis déconstruit pour reconstruire, se (re)construire. Et cela passe nécessairement par les mots, par le langage. Le silence serait pourtant une tentation forte et obstinée de s'y réfugier. Ne rien dire, taire, se taire, ne pas accabler davantage, ne pas porter plainte, porter sa propre culpabilité. Il faut pourtant que cela soit dit, ne pas laisser cette souffrance violente accaparer le corps et l'esprit et accepter malgré soi d'aller dans un commissariat déposer une plainte, dire l'intimité, revivre la violence des actes et laisser choir une partie de soi-même aux mains, aux oreilles d'autrui. Et c'est bien l'objet de ce livre, éloigné fermement de tout radicalisme, de faire œuvre d'intégrité, de sincérité et de justesse. Edouard Louis ne triche pas, ne cherche ni à embellir, ni à enlaidir le drame de la situation, pas plus qu'il ne se pose en victime. Il propose au lecteur sa vision de la violence sociétale ambiante à partir d'un fait tragique certes personnel mais toujours relativisé et pleinement réfléchi. Ce roman est précisément d'une sincérité éblouissante et troublante et la littérature autorise et ouvre des éléments de compréhension sur le monde contemporain.

Conseillé par (Libraire)
25 janvier 2016

Hérédités

Quel bonheur de (re)découvrir le second roman de Louise Erdrich paru en 1986 aux Etats-Unis dans une toute nouvelle traduction française. Un récit familial passionné et passionnant qui absorbe littéralement le lecteur.

Le titre de la traduction française "Le pique-nique des orphelins" donne déjà au roman une tonalité grandement romanesque, intrigante et fort perspicace. Qui sont donc Mary et Karl, jeunes enfants devenus orphelins malgré eux ? Quelle sera leur destinée, devenus adultes, profondément meurtris et blessés par cet abandon maternel aussi soudain qu'irréel ? 1932 marque le début de leurs aventures et mésaventures dans le Dakota du Nord, d'une solitude qui va s'ancrer profondément en eux parfois à leur insu. Blessés intérieurement mais murés dans une fierté et une vanité froides et éclatantes, ils vont apprendre à vivre leur solitude forcée et irrémédiable. Mary saura se rendre indispensable auprès de son oncle et de sa tante retrouvées, n'aura de cesse de séduire et de plaire à tous, jeune fille puis femme rigoureuse et habile, casanière, cachant toujours ce manque flagrant, la désertion, l'abandon maternels. Karl, son frère, opportuniste à sa manière, instable et volatile optera pour une plus grande liberté qu'il pensera avoir choisi...Mais l'atavisme perdure et les liens de famille ne seront peut-être pas si faciles à briser ni à éloigner de soi.

Enquête sur les années de plomb de la Vᵉ République

Futuropolis

24,00
Conseillé par (Libraire)
1 novembre 2015

L'envers du décor

Un nouvel opus d'Etienne Davodeau largement documenté et bouleversant de réalité sur les dessous et les exactions du SAC (Service d'Action Civique), milice du parti gaulliste et dissoute par François Mitterrand. Une bande dessinée documentaire à l'instar de « Les militants » ou « Un homme est mort » qui révèle une fois de plus tout le talent dessiné d'Etienne Davodeau et le plaisir d'accompagner une enquête aux côtés du journaliste Benoît Collombat afin que la vérité surgisse de l'obscurité.

Conseillé par (Libraire)
1 novembre 2015

Roman télépathique!

Iain Levison excelle à dérouter et à déjouer les codes du roman. Vous pensiez peut-être ouvrir un roman social, sur le désenchantement de la société américaine et vous vous retrouvez avec un roman policier voire d'espionnage avec le FBI aux manettes. A vouloir jouer avec les cerveaux humains, on finit parfois par se trouver en situation bien délicate ...Une petite merveille de dérision et de loufoquerie qui pourrait aussi bien vous faire frissonner d'angoisse si la fiction devenait réalité.