Les achats effectués sur le site internet ne sont pas comptabilisés sur la carte fidélité (qui fonctionne uniquement en magasin).

Olivier G.

Dernier commentaire

7,90
Conseillé par (Libraire)
8 juillet 2014

Récit fondateur dans une Algérie française en quête d'identité, "Nedjma" est porté par un style éblouissant où l'on devine l'influence de Faulkner.
Naviguant entre Bône et Constantine, jonglant avec quatre personnages dont le point d'achoppement invisible est l'insaisissable Nedjma, Kateb Yacine fait naitre un mythe dans les braises consumées de Salammbô, Jugurtha et des tribus décimées.

"C'était sa fille. Je ne savais pas non plus qu'elle était ma mauvaise étoile, Salammbô qui allait donner un sens au supplice... Sous les palmes de Bône m'attendaient d'autres ruines où je devais ramper comme un lézard délogé de son terrier... Elle aussi vivait loin de son père qu'elle avait reconnu trop tard ; des étrangers l'avaient mariée à un homme qui était peut-être son frère ; et je rêvais jour et nuit sous les palmes du port, ressentant ma frêle existence comme un brisure insoupçonnée de la tige vers la racine... Le rayon dont elle m'avait ébloui rendait mes maux plus cuisants ; oui, je fumais comme un fagot sous la loupe, écœuré par la mauvaise chimère... Elle n'était que le signe de ma perte, un vain espoir d'évasion. Je ne pouvais ni me résigner à la lumière du jour, ni retrouver mon étoile, car elle avait perdu son éclat virginal... Le crépuscule d'un astre : c'était toute sa sombre beauté... Une Salammbô déflorée, ayant déjà vécu sa tragédie, vestale au sang déjà versée..." (p.166-167)

Dernier ajout à des listes