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    19 mai 2010

    Petit livre, texte lourd

    Steven Millhauser s’est fait connaître du grand public grâce au prix Pulitzer 1997 décerné pour le roman Martin Dressler ou le roman d’un rêveur américain, bien après avoir commencé à écrire.

    L’histoire du roman prend place à la fin du 19ème siècle, dans un New York où tout est possible. Martin Dressler est le fils d’un gérant de magasin de tabac et déjà très jeune, il traine dans les rayons, conseille les clients et prend goût au monde du business. A 17 ans, il monte son premier magasin – de cigares – dans le hall de l’hôtel dans lequel il travaille. Cette initiative lui mettra le pied à l’étrier et au fil des années, il ouvrira des hôtels et des restaurants dans toute la ville.

    Plusieurs soucis se sont rapidement présentés à la lecture du roman. L’écriture est d’une lourdeur impensable. Les phrases sont longues et l’auteur (ou le traducteur ?) a oublié l’intérêt du point dans un texte : des pauses. Ainsi, pour résumer grossièrement, il y a une phrase par paragraphe ; j’ai même vu une phrase qui faisait les 2/3 de la page. Combien de fois ai-je dû reprendre le début du paragraphe de la phrase car en la finissant, j’en avais oublié le début ? Je n’ai pas compté, mais je peux vous dire : un bon paquet.

    Ensuite, sur le fond, l’idée de départ est plaisante mais n’a pas été bien exploitée à mon goût. Cette histoire de self-made man, très caractéristique de l’époque ou en tout cas, de l’image qu’on en a, est restée en surface. Tout va bien pour Martin Dressler, un peu trop même, dès le début. On n’arrive pas à ressentir le challenge qu’une telle entreprise doit être. Il n’est pas en train de monter un stand de crêpes en bas de chez lui, il monte un empire tout de même !

    Finalement, la seule profondeur est apportée par la rencontre de Martin Dressler avec deux sœurs ; il va vouloir épouser l’aînée – beaucoup plus jolie – alors qu’il s’entend beaucoup mieux avec la seconde. C’est bien ce volet de l’histoire qui est le plus intéressant, car le lecteur suit un Martin donnant une image forte, mais pourtant animé par le doute et peut-être même, par le remord.

    Je pense être passée à côté du livre et du message qu’a voulu transmettre l’auteur. J’attends de lire vos commentaires pour comprendre ce que j’ai raté, parce que c’est quand même un Pulitzer !

    Unecritique des LecteursCompulsifs.com