"Le pauvre-malade" dans le cadre hospitalier médiéval

L’hôtel-Dieu figure encore souvent au coeur des villes de France. Nul n’ignore le rôle de l’Église dans leur gestion, parfois le nom d’un roi ou d’un prince demeure attaché à leur existence. Comme toutes les institutions religieuses médiévales, ils disposent d’un domaine foncier et immobilier généralement bien connu. Quels en sont les bénéficiaires, combien sont-ils, d’où proviennent-ils, de quels critères médicaux et sociaux relèvent-ils ? Comment s’effectue la prise en charge, quels types d’assistance et de soins reçoivent-ils ? Quels degrés de médicalisation et de spécialisation peuvent atteindre ces établissements ? Entre 1300 et les premières années du XVIe siècle, comment ces établissements font-ils face aux chocs épidémiques, et particulièrement, aux maladies dites alors “nouvelles” (peste et syphilis) ? Comment ces maisons s’intègrent-elles à la société urbaine dans laquelle elles se développent ? Quelle attitude le pouvoir royal qui tente progressivement de contrôler les divers leviers de la vie sociale et économique développe-t-il à leur égard ? Voici un faisceau d’interrogations auquel cet ouvrage tente de répondre dans le cadre de la France du Nord, en s’appuyant sur une source souvent méconnue, les comptabilités hospitalières tenues par les responsables du personnel., et directement au contact et donc au service quotidien du “pauvre malade”.