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Tinelire

J'aime les livres du plus loin que je me souvienne ....ils m'entourent , me bercent, me cajolent, me réveillent, me font réfléchir , me révoltent parfois ...ils apportent la vie à travers leurs lignes irrégulières !
Les 40 printemps ont sonné pour moi à la fin de l'année dernière ; j'essaye de goûter la vie au présent, entourée de ma famille que j'aime ,et de mes livres ..ces confidents ...

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25 mai 2010

J’ai lu ce livre car la 4ème de couverture m’a réellement attiré.
J’aime cette atmosphère d’outre tombe ..tout ce qui peut traiter de l’âme ou de l’au delà –quoiqu’il se passe après la mort - m’a toujours interpellé.

On est très vite dans les murs et les pensées des différents protagonistes et même si ces différents personnages sont souvent très éloignés de nous , dans leurs caractères, leurs actions et leurs décisions, ils nous entrainent dans leur sillage .
L’auteur nous emmène très vite dans son univers , et nous dresse un portrait très imagé de tous ces acteurs qui vont se croiser –ou non –tout au long du roman.
J’ai particulièrement apprécié un personnage secondaire , Martin, bourré de tocs , dont l’intérêt est sans cesse croissant dans ce livre .
Les personnages principaux sont tous sur une ligne ,virtuelle , dangeureuse ; ils peuvent à tous moments , « passaient du côté obscur » ;-) …..Julia, Valentina et Robert semblent des personnes sur le fil du rasoir …selon leurs choix respectifs..le roman peut emprunter l’une ou l’autre voie , sans parler d’Esbeth!

L’histoire du livre oscille entre l’amour , l’envie, la haine, l’inquiétude, le doute permanent sur les actions que vont entreprendre les personnages et donc le doute entretenu sur la direction du roman …romanesque ou endiablé ???
Le terme « délicieusement inquiétant » utilisé par l’éditeur est assez juste !

Une forme de jeu de rôles …très inquiétant ..A ce propos à un moment de l’histoire , l’auteur écrit « Pour moi le jeu a été inventé pour qu’on ne devienne pas fou en pensant à certaines choses. » mais le jeu ici peut être lourd de conséquences !!

Au final , ce livre m’a beaucoup plu pour la très belle façon de « croquer » les personnages et les rendre bien visibles par le lecteur . L’histoire est en de nombreux points également très intéressantes et recherchée .J’ai beaucoup aimé aussi découvrir la ville de et son cimetière très particulier dont voici une illustration ci dessous .

Seul deux petits bémols , quelques longueurs qui m’ont réellement gênées et aussi, il me semble, une forte inspiration de deux histoires « réelles » qui se sont déroulées dans ce cimetière (celle de Rosetti et celle de deux filles ayant fait des découvertes dans ce cimetière !) . Les faits ne font pas le talent d’auteur , et c’est grâce à ses qualités d’écriture que l’on lit cette histoire mais cela serait bien de le souligner lorsque l’on est « inspiré » !

nouvelles

Seuil

14,20
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18 mai 2010

15 nouvelles irrésistibles; la première marche du podium pour le prix du Télégramme 2010

Je redécouvre avec bonheur , et grâce à cet auteur, la joie de la lecture de nouvelles.

Il faut dire qu'ici j'ai eu ici une grande chance : tomber sur un recueil de nouvelles de très grande qualité , saupoudrées pour la plupart d’entres elles d'un humour grinçant . La plume de Paul Fournel est aiguisée et si vive .

Le titre choisit pour cet ouvrage « Courbatures » veut montrer que l’on peut se prendre quelques coups dans la vie, se trouver sur un chemin que l’on n’avait pas forcément choisi, se retrouver célèbre sans l’avoir désiré, ou que malgré nos efforts , la victoire n’est pas toujours au bout du chemin ….Toutes ces illustrations de la vie ont été faites ici par l’écrit , avec, la plupart du temps, beaucoup de légèreté ou subtilités . Une œuvre dynamique et pas larmoyante car plongé dans le bain de l’humour ! Et qui souvent nous surprend !

J'ai été époustouflée ,dans le sens où en quelques lignes et pages , il parvient à nous emmener dans une histoire toute entière , remplie de personnages dont les traits sont bien marqués, entourés d'un décor bien tracé .
Un vrai beau travail d'orfèvre .

Sur les 15 nouvelles , j'en ai adoré 12 ; 3 m'ont moins plu ; j'ai une affection particulière pour :

- « Pilou de la télé » extrait : « Elle lui expliqua la difficulté de trouver du travail , la douleur des fausses valeus, la rapidité du temps qui passe, la faible imagination des réalisateurs, et des producteurs. Elle lui parla de sa peine à vouloir être ce qu’elle était et du malheur de voir tout lui filer sous le nez sans avoir son mot de désir à dire , sans avoir à faire valoir ces interminables années d’apprentissage » , une vision très burlesque mais qui semble si vrai des gens de la télé .
- « Un peu de sang neuf », extrait : « La veuve wasserman , qui n’avait rien à faire de ses jours, choisissait invariablement l’heure de pointe du dimanche matin pour venir bousculer ceux qui attendaient dans la boutique et exiger qu’on lui donne , toutes affaires cessantes, sa demi-baguette sans sel pour son régime. A ceux qui protestaient gentiment , elle expliquait que le nouveau avait intérêt à soigner ceux qui le faisaient vivre toute l’année et que la station debout était pénible et qu’elle avait beaucoup souffert . » , une toile si bien dessinée après une observation précise de l’humanité dans toutes ses hypocrisies , petites intolérances et bassesses.
- « les hommes doux », « rock’n roll attitude » ,
et « Faire deuxième » dont voici un extrait : « Il avait eu un instant de défaillance psychique .
rien de rustique comme la peur de gagner, ou comme la peur de mal faire, ou comme la peur de perdre .
Quelque chose de profond, de noir , gros , comme une tête d’épingle, impossible à détecter.quelque chose qui clochait dans sa préparation et qui lui minait secrètement le moral.Il se sentait morose mais déterminé . Il allait la traquer , son épingle . »

Pour moi , ce livre est mon préféré de ceux présentés pour le Prix du Télégramme , et je le conseille vivement !

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4 mai 2010

Un vrai régal d'érudition et d'humour !

Je m'excuse tout d'abord car mon avis sur le livre est assez long ...mais petit livre en nombre de pages.....grand livre par son écriture !

J’ai choisi ce livre pour sortir un peu des romans que je lis en grande qualité et afin d’en découvrir davantage sur cet auteur de l’époque de Charles Quint.
Ce livre aurait été écrit par Antonio de guevara, vraisemblablement car Francisco de Los cobos l’aurait consulté pour savoir s’il devait ou non suivre Charles Quint lors de ses périples en mer.
Ce fut une magnifique découverte …tout d’abord parce que ce livre m’a beaucoup amusé ..pas dans le sens moquerie évidemment …mais beaucoup distrait car il est rempli d’humour .
La préface de Pierre Senges , donne de suite le ton ; le livre, celui d’Antonio de Guevara, sera celui de l’érudition et de l’humour mêlés dans un texte énergique.


Pierre Senges , en parle d’ailleurs fort bien , il écrit dans cette préface : « Un « arte de marear » farci de romances, d’euphismes, de noms antiques prétendument sauvés de l’oubli, en vérité tirés du chapeau (…) » « Il aurait pû écrire un Art d’aimer, suivi d’un Art de la guerre ; il a préféré cet Art de naviguer, réinventant tout depuis son lit, sous un édredon d’inspiration bourguignonne » et prévient le lecteur : « Méfie-toi parce que ce livre est séduisant, il égare en divertissant , il sème sur son chemin des friandises à ton usage (..) »

Et en effet c’est un vrai régal que cet ouvrage !

La traductrice, Catherine Vasseur , qui a du énormément travailler pour réaliser la traduction de cet ouvrage , réussi à nous faire découvrir cet « auteur » , et grâce à elle, son écriture –très innovante pour l’époque- nous semble contemporaine .

Et quelle érudition tout au long de l’ouvrage, grâce à l’auteur mais aussi grâce au grand talent de la traductrice.
On ressort de ce livre plus intelligent que lorsque on le débute ! ;-)
On apprend par exemple , qu’il existait en Haute Egypte , un royaume dirigé par des reines.
Qu’Archimède , très connu du grand public, s’est surtout distingué par l’invention de redoutables machines de guerre. Et à vous de découvrir les centaines d’évènements ou de noms cités dans l’ouvrage …et sans jamais se lasser !

Cet auteur, Antonio de Guevara, evêque, prédicateur, chroniqueur et membre du conseil de sa majesté, fut fort critiqué en son temps et jusqu’aux années 1970 « Il prétend parler de l’océan : ce qu’il connaît de la houle tiendrait dans un verre d’eau » Pierre L’Arétin.
En effet Antonio de Guevara ,est passé maître , tout au long du livre , en vérités-souvent précises et érudites- pour étayer certaines balivernes et broder comme il lui scied .

Mais quel grand bonheur de lire certains passages. Certains sont fort en humour et remplis de sarcasmes.Un véritable humour décalé , un peu de cet humour noir que l’on pourrait aimer de nos jours !
« tout le dommage causé dans les cours princières, vient de ce que les nations se suivent , que les gens se suivent, que les opinions se suivent ,-mais que la raison ne suit jamais » ..incroyable d’imaginer que cela date de 5 siècles en arrière, car c’est toujours contemporain de nos jours !! ;-)
« La galère offre, à l’heure du repas, le privilège de dispenser chacun de réclamer l’eau claire , pure, fraîche, saine et savoureuse ; on s’y contentera au contraire, même à contrecoeur , de boire une eau trouble , épaisse, boueuse, chaude, fade, voire puante. Le capitaine autorisera toutefois les plus délicats à ses boucher les narines d’une main tout en portant le pot à la bouche de l’autre » .

Son ouvrage s’apparente aussi au début de la philosophie..ou de clairvoyance sur l’Homme en général « A mon avis , c’est l’excès de cupidité et le défaut de bon sens qui ont inventé l’art de naviguer ; l’expérience montre en effet que pour les hommes paisibles et dénués de cupidité, aucune terre au monde , si misérable soit-elle,n’offre ce qui est nécessaire à la vie humaine .On voit en ceci combien l’homme est plus bestial que toutes les bêtes , car aucun animal n’irait fuir quoi que ce soit ,-si ce n’est la mort : seul l’homme s’en va naviguer aux dépens de sa vie »

J’aurais pu écrire des centaines de passages du livre , qui est réellement brillant de la préface jusqu’aux notes de Catherine Vasseur.
Celle ci rajoute à la fin de l’ouvrage que « L’art de naviguer » a confronté Guevara « à la menace d’un autre naufrage que celui dont l’expérience de la mer avait pu susciter la crainte : le naufrage de son écriture » ; les lecteurs contemporains , que nous sommes , doivent transmettre ce livre et ses bienfaits sur la terre ferme afin de lui redonner ses lettres de noblesse . Et montrer à tous qu’à travers cet « art de naviguer » se dessine les premiers schémas d’un mouvement romanesque ! Une révolution !
Il ne faut pas passer à côté !

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29 avril 2010

Le bon larron : un conte initiatique mélange de Dickens et des Frères Grimm.

C’est un conte cruel, rituel et initiatique que Hannah Tinti nous propose ici .Auteur reconnu pour ses nouvelles, celle ci se lance ici dans le roman.
Elle prend par la main son personnage principal , Ren, sorte de Gavroche d’une Amérique du XIXème siècle (on peut aussi songé à Rémi , enfant trouvé de Sans Famille d’Hector Malot) , amputé d’une main , orphelin ; qu’elle emmène par monts et par vaux vers son destin.
Parfois on se dit à ce propos que l’auteur n’a pas réellement choisi le destin qu’elle va accorder à son personnage , surtout dans le dernier quart du livre, où les événements s’enchainent sans grande cohérence..... au fil de la pensée de Ren, peut-être ? L’auteur se fait plaisir , ce qui crée quelques longueurs.

Beaucoup de questionnements sur la liberté, sur la vérité (« qui ne rend pas plus heureux, elle n’apaise pas forcément ») dans son livre. On y trouve également beaucoup de noirceur, et parfois un fort gout de fatalisme « lorsque le cœur est plus fort, il n’est pas pour autant triomphant » . Tout ces éléments caractérisent le roman et lui donne un caractère fort et personnel.
Les personnages « secondaires » sont extrêmement bien croqués comme sur la toile d’un portraitiste….les visages sont bien présents , on sent leur force, leur souffle de vie .
Le final est détonant , le roman est réellement à découvrir.

L’auteur a tout de même beaucoup emprunté à Dickens, à Malot, mais est aussi allée puiser dans "Les six compagnons qui viennent à bout de tout" des Frères Grimms , que j’avais lu il y a plus de 25 ans ; elle aurait peut-être du le préciser par honnêteté pour ces auteurs si brillants.

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29 avril 2010

Un roman qui lève le voile sur une époque terrible !

L'histoire d'une famille sur plusieurs générations et dans l'Urss de Staline m'intéressait ; j'ai donc démarré avec enthousiasme ce roman .
Dans l'ensemble c'est un roman qui apporte énormément d'informations sur la vie quotidienne des Russes à l'époque Stalinienne et aux années qui ont suivi ; sur l'âpreté de la vie et ses énormes difficultés, sur le déracinement ...
D'autant plus que cette histoire est l'histoire vraie d'une famille plongée dans la tourmente stalinienne et ses suites !
Je conseillerai ce roman à la jeunesse ,qui comprendrait peut-être mieux l'histoire de ce pays à travers les pages de ce roman plutôt qu'à travers des cours théoriques d'histoire , qui leur parlent peu !


Toutefois j'émets des réserves sur la deuxième partie du roman ...peut-être parce que la première partie est dense , que les mots choisis y sont forts , et l'histoire intense et réellement romanesque (tout en sachant que c'est une histoire vraie qui est évoquée à travers ces pages ) ...je l'ai trouvé moins travaillé ...peut-être que l'auteur a peut-être été moins passionné par cette partie de l'histoire de sa famille !?
Un livre à conseiller toutefois et à faire lire à nos ados !