Tristan Tenebrae est un vampire millénaire ayant l'apparence d'un jeune garçon de huit ans. Ses parents étant décédés il y a fort fort longtemps, il vit seul dans un immense manoir, ses seuls compagnons étant un majordome orang outang (oui, oui, vous avez bien lu) et quelques ectoplasmes. De fait, Tristan est souvent bileux, maussade, bref un tantinet tristouille quoi. Le jour où il rencontre Lucille Lux et sa maman dans un parc, tout va changer...

Aborder le thème de la famille recomposée et de la solitude à travers la vie d'un vampire est juste parfait. Loïc Clément compose un équilibre parfait entre ombre et lumière, utilise un vocabulaire qui ne prend pas les enfants pour des imbéciles et nous livre une histoire douce, tendre, solaire (j'adore le choix des prénoms de la famille Lux, tous ayant trait au champ lexical de la lumière). Tout ça sublimé par le trait parfait de Lionel Richerand, le choix des couleurs, l'opposition ombre et lumière qui s'efface peu à peu... bref j'ai adoré!

Depuis la mort de sa sœur jumelle, Tilda, 17 ans, vit au Refuge, un centre qui vient en aide aux jeunes en difficultés. Lors d'une séance improvisée de spiritisme avec Camille et d'autres camarades du centre, Tilda voit un fantôme pour la première fois...
D'abord persuadée d'avoir halluciné, la jeune fille se rend compte que non seulement elle voit des esprits mais qu'en plus, elle peut communiquer avec eux: elle est ce qu'on appelle une "passeuse".
Mais sa rencontre avec une certaine Agnès, une chasseuse de fantômes, va profondément bouleverser Tilda. Et si grâce à ce "don", elle pouvait retrouver Manon, sa jumelle et communiquer avec elle?

Entre polar et fantastique, une BD originale qui nous interroge sur ces sciences dites occultes, sur la frontière ténue entre vie et mort et sur l'après... J'avais découvert le travail de Nicolas Pitz avec "la bobine d'Alfred" et "Sombres citrouilles" chez Rue de Sevres bd et plus ça va, plus je l'aime!

Aimée et Jean rêvent d'avoir un enfant mais une fois encore, ils voient leur désir leur échapper après une troisième fiv négative. De par son travail dans une crèche, Aimée évolue chaque jour au milieu de ces enfants. Un jour, Charlie une jeune mère célibataire, vient inscrire Julio, son petit dernier, dans la crèche d'Aimée... Entre les deux, le courant passe immédiatement, à tel point que la jeune femme propose à Charlie de garder Julio le week-end afin qu'elle puisse réviser ses cours.
Mais après toutes ces tentatives, infructueuses, pour avoir un enfant, Aimée ne rejette-t-elle pas son amour maternel sur cet enfant qui n'est pas le sien?
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Après "Les Petites Distances" ou "Chaque soir à onze heure", j'étais heureuse de retrouver le dessin si délicat de Camille Benyamina ! Elle a su, une fois n'est pas coutume, donner vie aux personnages de Gwenola Morizur et transmettre la détresse, la joie, le doute d'Aimée, Jean ou encore Charlie.
A lire absolument !

🔸Une claque visuelle, musicale, un pur moment de bonheur à la lecture de cette BD! Les amants d'Hérouville, c'est avant tout la biographie d'un homme hallucinant, Michel Magne, visionnaire de la musique dans les années 50 et créateurs de dizaines et de dizaines de bandes originales de films comme la série des Angélique, Un singe en hiver ou des films de Jean Yanne.

Mais les amants d'Hérouville, c'est aussi l'histoire de ce studio mythique, créé par un homme dans les années 70 pour assouvir sa passion du son, de la création, studio où ont enregistré les plus grands: de Johnny Hallyday à Elton John en passant par les Grateful Dead, les Bee Gees ou encore David Bowie. Studio créé dans le château d'Hérouville en Vexin où les sessions d'enregistrements allaient de pair avec de grandes fêtes, des repas gargantuesques ...
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🔸A travers la vie de Michel Magne, en mêlant dessins (signés Romain Ronzeau ), photos, articles de presse de l'époque, Yann LeQuellec nous offre une fresque sublime, rocambolesque parfois, géniale, bref une BD dont je me souviendrais longtemps !
Ce n'est pas tous les jours qu'un homme croise la vie de Sagan, Prévert, Cocteau, Elton John , David Bowie, Johnny Hallyday, Jean Yanne, Iggy Pop bref tous ces grands noms en une seule vie et presque un seul lieu, le mythique château d'Hérouville...

À lire absolument !

🔸Lusun (Asperge en chinois) est une petite fille un peu à part. À l'école, elle a très peu d'amis, un seul pour être exact, et elle se sent en décalage constant avec les autres enfants. Elle a cette capacité surprenante à résoudre un Rubik's cube en quelques minutes mais pour des choses très élémentaires, l'évidence lui échappe.
Au fil des années, cette différence va peu à peu l'isoler jusqu'au jour où à la fac, Jérôme, son meilleur ami, l'incite à aller voir une psychologue.
Et pour Lusun, ça va être une délivrance puisque, enfin, on va poser un diagnostique sur son mal être et son incompréhension du monde: elle est Asperger.
À partir de cet instant, la vie de Lusun va changer.

🔸À travers le récit fictionnel mais fortement inspiré de la vie du scénariste Drakjar, on suit le parcours semé d'embûches d'une jeune femme en devenir dont la différence sera plus difficile à diagnostiquer du fait de son sexe. En effet, le syndrome d'Asperger est plus complexe à distinguer chez les femmes de par leur capacité à être "caméléon" et à se conformer plus facilement à ce qu'on attend d'elles, même si dans le cas de Lusun, cela a été plus long puisque comme elle le dit à sa psy, elle ne s'identifie ni à une fille, ni à un garçon...

Sur le syndrome d'Asperger, j'avais déjà lu "La différence invisible" par Julie Dachez et Mademoiselle Caroline, BD que j'avais beaucoup aimée mais dans "Couleur d'Asperge", ce qui est intéressant c'est que l'on part de l'enfance et que l'on suit ce long cheminement pour comprendre ce qu'est cette différence que Lusun ressent et perçoit constamment et comment elle peut en faire une force.