Un petit village de 400 âmes en Flandre pendant l’occupation allemande lors de la seconde guerre mondiale puis en 1985 où un homme mystérieux achète et transforme les maisons.
Charlotte, Léa et Clément, principaux protagonistes, confrontés au même secret mais d’approches différentes.
L’amour, la vengeance, les failles humaines dans un contexte difficile exacerbant parfois les sentiments.
Le récit aborde surtout les conséquences sur la descendance et la responsabilité des actes de chacun.

Amélie Antoine fait resurgir le passé dans ce village avec une aisance d’écriture, maniant le suspense à travers une quête d’identité croisant des personnages appuyés.

« Je voulais à tout prix rester au village qui m’a vue naître, par fierté, par hargne. »

Rencontrez cet auteur au salon du livre de Quiberon (29/30 avril 2023)

De 1940 à nos jours, de Hambourg au Ghana.
Le récit alterne le présent de Paul, écrivain à succès, et le passé de son grand-père Viktor qui l’intrigue au point d’enquêter. Ses recherches convergent vers un criminel nazi, Horst Schumann, en fuite et impuni pour ses multiples crimes pendant la guerre, dont le procès releva de la farce.
Le cas Schumann devient une obsession pour Paul quand il réalise qu’aucune recherche sérieuse n’a été menée à son encontre. Comment a-t-il pu être épargné et quels liens avec son grand-père ?
Enquête familiale et historique documentée, traversant la Shoah, ponctuée de témoignages sans fard et percutants dénonçant les stérilisations, fours crématoires et autres tortures….
Frédéric Couderc a une vraie aisance d’écriture pour romancer et mêler la réalité à la fiction, le roman dans le roman, entraînant le lecteur sur les pas d’un homme en quête de revanche…. Jusqu’au Ghana terre d’accueil et de vengeance.

« Tous ceux qui prennent le glaive périront par le glaive »
Le grand père avait murmuré : »Toute ma vie, j’ai fait table rase du passé. L’oubli apaise la douleur »

Découvrez cet auteur au salon du livre de Quiberon (29/30 avril 2023)

Vallée de la Santoire, Auvergne.
Récit choral rapportant l’isolement d’une famille en zone rurale.
En seulement trois chapitres, l’auteure rend compte d’un huis clos favorisant l’enfermement infernal d’une femme trentenaire abîmée physiquement et moralement depuis son mariage.
D’une écriture concise, Marie-Hélène Lafon considère le point de vue de chacun, l’animosité d’un couple, la fuite d’une fratrie partageant la nature et le jeu.
Témoignage d’une époque où le paraître pouvait cacher un calvaire, où l’on taisait les reproches.
Roman accompli et incisif.
"Elle ne reconnait pas son corps que les trois enfants ont traversé"
"On n'avait encore jamais vu ça dans le pays, un divorce dans une ferme, qui femme qui s'en va...."

1988
Quatre saisons dans un village de Saint-Jean-De-Vaux en Bourgogne où, suite à l'embrasement inexpliqué d'une grange, les polémiques vont bon train.
Une bonne occasion pour le lecteur de découvrir les figures de ce hameau riches en ressentiments, malentendus favorisés par le huis-clos rural
La tension monte progressivement entre les personnages sous la plume aisée d’Emmanuel Flesh déroulant de courts chapitres.
La cause des paysans, le bien-fondé ou non de leurs choix, la jeunesse rurale et leurs égarements adolescents, les divergences politiques, autant de sujets abordés avec justesse et psychologie.

« Il leur fallait un coupable. Personne ne voulait croire à un accident »

Entre roman et conte, ce récit traverse, sur plusieurs époques (1760 à 2020), le Ghana, la Virginie et la Caroline du Nord.
L’ambition professionnelle et les tragédies personnels de Joe Biden, président des États-Unis devient prétexte à donner la parole aux voix disparues d’Annan, Anansi ou Inaya... Esclaves des maisons blanches, les miraculés noirs connaissent l’enfer.
Arnaud Rozan, très documenté, décrit le périple des esclaves et leurs blessures sans détour. Son écriture méticuleuse fige le lecteur dans les scènes cruelles du racisme, son talent de rédaction donne un souffle de poésie permettant de franchir les pires scènes.
Les titres précis et réfléchis des chapitres orientent le lecteur dans un récit qui claque sur l’injustice et la mémoire d’intégration des afro-américains, dont les personnages forts sont remerciés par l’auteur !

« La terre blanche déroule un horizon aussi fermé et infini que l’horizon »