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Conseillé par (Libraire)
12 février 2018

cinq branches de coton noir

Mai 1944, trois jeunes soldats américains rêvent de sauver l'Europe et de défendre les valeurs américaines... mais la noirceur de leur peau leur interdit le champs de bataille ! jusqu'au jour où la sœur de l'un d'entre eux découvre l'existence d'un mystérieux drapeau américain, la fameuse bannière étoilée, qui daterait de la Guerre de Sécession et qu'un dignitaire SS se serait arrogée. Nos trois protagonistes vont alors intégrer la fameuse brigade des Monument's men, ces gars qui tentaient de récupérer les œuvres d'art spoliées par les Nazis ; mais leur parachutage se fait en même temps que le Débarquement et leur progression s'avère difficile...

Grâce à un scénario habile et intelligent, les deux auteurs nous montrent la très lente progression des droits des gens de couleurs aux États-Unis depuis la guerre de Sécession jusqu'à nos jours. Cette bande dessinée est certes un récit de guerre mais une guerre bien plus longue que la seconde guerre mondiale. Le dessin fin et pudique de Cuzor ne verse jamais dans le pathos tout en n'omettant rien de la rudesse de cette lutte et de l'horreur des champs de bataille. Une épaisse bande dessinée de près de 170 pages ambitieuse et réussie !

Conseillé par (Libraire)
12 février 2018

Que la guerre est jolie

Larmon, petit ville ouvrière sur le déclin à quelques heures de Paris. Autour de la vieille usine désaffectée, le quartier ouvrier, croulant mais encore habité par quelques acharnés, comme Élise, qui attend son premier enfant, ou Odette, ou les artistes squattant la vieille usine... Le maire a décidé de raser ce quartier ouvrier pour y installer des logements hauts de gamme, attirer des cadres parisiens, embourgeoiser sa ville... en expulsant au passage la faune locale, qui y ferait vilainement tache. Et tous les moyens sont bons pour disperser les protestataires... quitte à mettre la ville à feu et à sang. “Ah Dieu ! Que la guerre est jolie.” disait ironiquement Apollinaire. Et c'est bien la guerre que va déclencher monsieur le maire ! La guerre, c'est le fil rouge de ce roman coup de poing. L'écriture est rapide, vivante, vibrante. Loin de se perdre en palabres, l'auteur déploie toute une galerie de personnages hauts en couleurs, attachants, imparfaits, bourrés d'insécurités, de rêves, d'espoirs, ou au contraire cruellement cyniques. Surtout, Christian Roux dépeint un chaos politique et idéologique terriblement familier, et actuel.

On commence une page, on passe à la suivante sans réfléchir parce que l'on veut savoir, finalement, qui sera encore debout sur le champs de bataille, et quis seront les victimes collatérales. Qui va s'en sortir? Qui a raison, qui a quelles raisons, et pour faire quelles horreurs? Les évènements s'enchaînent sans une seconde de répit, jusqu'à ce que les fils des marionnettes s'emmêlent, et que tout s'effondre dans un final à donner le vertige. Définitivement un des romans les plus percutants de l'année.

Le Livre de poche

7,90
Conseillé par (Libraire)
12 septembre 2017

Petit pays, Grand roman

Prix Goncourt des lycéens, véritable phénomène d'édition et aussi finaliste de l'Autre Prix 2016 (qu'il rata à un point près !).

Gaël Faye met en avant l'enfance douce de Gabriel vivant au Burundi alors qu'un coup d'état éclate dans le pays voisin, le Rwanda, dont est originaire sa mère. Et peu à peu, le drame de lointain devient proche puis familial ; et ce roman qui avait commencé comme un roman d'apprentissage d'un enfant farceur et joyeux prend un teinte plus sombre et plus forte.
Tout le talent de Gaël Faye est pourtant de savoir faire co-éxister la joie et le drame tout au long du roman, même au plus fort du texte !
Un très grand livre !

22,90
Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2017

Underground Railroad

Alors voilà, tout le monde va vous dire que le Whitehead, c'est le chef d’œuvre de cette rentrée littéraire ! Et toute la presse ne parlera que de lui... Et bien, pour une fois, tout le monde a raison : Underground Railroad est un chef d’œuvre !
C'est une odyssée à travers les États-Unis esclavagistes. C'est la fuite éperdue de Cora, jeune femme noire de 16 ans, qui ayant fui la plantation où elle est née, tentera de trouver où est son Ithaque, l'endroit où elle pourra enfin vivre sa vie sans crainte, loin du chasseur d'esclave qui la recherche inlassablement.
Alors, évidemment, on suit Cora dans sa course mais c'est aussi le paysage qui défile derrière elle qui nous bouleverse : l'esclavage bien sûr mais aussi tous ceux qui luttent contre (Blancs et Noirs), un pays gigantesque qui se construit sur le sang d'une frange de sa population... Un style puissant mais tout entier au service de son récit : du grand art !

Conseillé par (Libraire)
2 septembre 2017

L'Amour est une maladie ordinaire

Sans doute le roman le plus drôle que nous ayons lu cette rentrée !
Notre héros, parce qu'il sait que l'amour ne dure que s'il meure en pleine gloire, décide de simuler sa mort auprès de la femme de sa vie pour que, toute sa vie, elle l'aime comme elle l'aimait au jour de sa mort. Et croyez-moi, être mort n'est pas tous les jours un exercice facile pour qui est bien vivant !
Mais quand on a goûté une fois à l'Amour Absolu, comment ne pas succomber une seconde fois, et peut-être même une troisième, voire une quatrième ? Alors là, vraiment, la situation se complique...
Mené de bout en bout avec humour et brio (un exercice littéraire très compliqué s'il en est), cette comédie sait aussi se montrer grave et profonde. Un régal mais dont la longueur en bouche est digne d'un grand cru !