Dans l'hiver glacial-d’après-guerre, Douglas Brodie, ancien policier et officier, reconverti dans le journalisme est contacté par la communauté juive de Glascow pour enquêter sur une série de cambriolage de vol de bijoux. Rompu au travail d'enquêteur, Brodie est un homme de terrain, sa carte de presse l'aide à ouvrir les portes très rapidement. Mais quand celui-ci découvre parmi les objets volés des éclats d'or estampillés d'un sceau nazi, il comprend qu'il s'aventure sur une piste ultra- sensible. Envoyé à Hambourg à la pêche aux renseignements auprès de criminels de guerre en attente de leur procès, il confirme auprès des autorités l'existence d'une route des rats à savoir une filière d’exfiltration de criminels nazis vers l'Amérique-Latine via l’Écosse. Mais ses révélations ne plaisent pas à tout le monde, les enjeux sont lourds et vont bien au-delà de simples évasions. Alors pour Brodie, un jeu d’équilibriste commence.
La filière écossaise de Gordan Ferris est bon roman policier sur fond historique. La guerre est finie mais les blessures ne se sont pas encore refermées et les prémisses de la guerre froide planent sur l'Europe.

Bien lové dans le ventre de sa mère , le fœtus arrivant à terme se prépare «  généralement » sereinement à sa naissance. Pas chez Ian McEwan. Notre fœtus, héros littéraire anonyme, se retrouve malgré lui au cœur d'un complot shakespearien : l'assassinat de son père (un doux poète) par sa mère et son oncle, couple illégitime et cupide. Alcoolique avant l'heure, c'est en fin connaisseur du monde qu'il l'attend (terrorisme, réchauffement climatique...) grâce à sa mère férue d'émissions culturelles radiophoniques, que notre fœtus mène l'enquête avec ironie et lucidité.
Hamlet en version in intéro, il fallait oser. Ian McEwan l'a fait avec brio et intelligence. Il nous offre un bon roman noir à l'humour décapant et caustique.

Naples, à la fin des années 50, Elena et Lila, deux petites filles des quartiers pauvres, vont devenir les meilleurs amies du monde. Toutes deux sont de brillantes élèves. Mais seule Elena franchira les classes supérieures. Lila, contrainte de rejoindre la cordonnerie familiale, poursuivra sa formations en autodidacte. Des deux jeunes filles, Lila a toujours été la plus vive, la plus audacieuse. Mais les études vont permettent à Elena de s'affranchir de l'influence de Lila. L'amitié ne sera jamais rompue, une soif de vie lie les deux jeunes femmes. Car plus que des jeunes filles brillantes Elena et Lila sont deux héroïnes attachantes, luttant, chacune à sa façon (à l'image de leur quartier) contre la précarité qui les guette. Dans ce roman riche et foisonnant, une belle plume est née.

A 18 ans, Petronella Ootman, jeune provinciale désargentée, s’apprête à faire son entrée dans le monde très fermé de la grande bourgeoisie d'Amsterdam grâce à son beau mariage avec le riche marchand Johannes Brandt. Mais son intégration s'avère difficile.
Retenu par ses affaires qui l'accaparent, Johannes Brandt accorde peu de temps à son épouse. Distant, il la confie à sa sœur Martin, femme stricte et autoritaire.Mais pour se faire pardonner, il lui offre un surprenant cadeau de mariage: une luxueuse maison miniature, stricte reproduction de leur demeure cossue des bords de Herengracht. Surprise Petronnela va petit à petit se plonger à corps perdu dans l'aménagement de sa maison de poupée. Jouet de petite fille, cette miniature va se révéler une arme redoutable permettant à Pétronella de rompre son isolement et de découvrir les secrets biens enfouis de la famille Brandt. De jeune fille gauche et timide, Pétronella va devenir une femme libre et affirmée. Comment ? Plongez-vous dans cette délicieuse étude des mœurs du Siècle d'or Hollandais.

Destinée à épouser le prince du royaume de Lormère, Twylla est une promise un peu particulière. Adoptée par la reine à l'âge de six ans, Twylla est une Dauneen, fille des Dieux adulés à Lormère. Elle est "celle qui porte à la fois l'espoir et la justice". Bénédiction , non plutôt une malédiction car être l'élue des Dieux a un prix à payer,Twylla porte la mort à même la peau. Quiconque la touche meurt instantanément. Craint plus qu'adulée, Twylla vit dans un isolement total, coupée du monde avec pour seule distraction ses sorties au temple, la cérémonie de la Révélation et quelques visites au roi et à la reine. Alors l'arrivée de Lief, un nouveau garde va quelque peu bousculer sa vie. Jeune, venu du pays voisin, Lief ne semble pas la crainte,il se montre familier, et plutôt audacieux. Twylla est ébranlée dans ses certitudes. Jusqu'où cette amitié va t-elle la troubler ?
Melissa Salisbury nous plonge dans ce roman dans un bel univers fantastique habilement construit, nourri de légendes, et de superstitions. Porté par quatre protagonistes complexes et ombrageux, L'héritière est un roman captivant. A lire à partir de 13 ans.